Victime d'infection vaginale : Mariama Baldé lutte pour retrouver sa dignité
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Les maladies sexuellement transmissibles (Mst) causent d'énormes soucis à la gent féminine. Qualifiées de maladies de la honte, elles font perdre à certaines femmes leur dignité. Cependant, d'autres parmi elles essayent de trouver les moyens de s'en sortir. C'est le cas de Mariama Baldé.
La tête baissée, la voix tremblante, le regard hagard, Mariama Baldé peine à s'exprimer. La tristesse se lit sur son visage angélique. Mère de cinq enfants, Mariama Baldé est bouleversée par une maladie sexuelle qui entrave son existence depuis plus d'une année. La quarantaine, cette résidente du quartier populaire de Médina Gounass, situé dans la commune de Pikine, souffre d'infection vaginale. Trouvée hier devant la porte du bureau du médecin chef du district sanitaire de son quartier, Mariama Baldé attend patiemment son tour pour se faire consulter. ‘J'ai compris assez vite que je ne pouvais plus négliger ce problème. Effectivement, il commençait à bouleverser et à ruiner irrémédiablement la vie que j'avais vécue jusqu'à ce moment. Après avoir essayé divers traitements traditionnels, plantes, lotions et pommades qui, non seulement, n'ont pas résolu mon problème, mais m'ont aussi fait dépenser de l'argent inutilement, j'ai décidé de prendre rendez-vous avec le médecin du centre pour résoudre cette question difficile', explique-t-elle. Après un bref moment d'hésitation, Mariama Baldé poursuit son récit en avouant que si son mal persiste, elle risque d'être répudiée par son mari qui a perdu patience. 'Il menace de me quitter, si je continue à me refuser à lui. Alors que mon état ne me permet pas de remplir mes devoirs conjugaux. D'où mon empressement de guérir', indique-t-elle.
Des Mariama Baldé, dans cette localité, il y en a à la pelle. En effet, selon les dires du médecin-chef, Dr. Momar Niang, dans cette localité comptant près de 200 000 habitants, le cas de Mariama Baldé n'est pas un cas isolé. ‘Je reçois en moyenne 20 cas de femmes souffrant de maladies infectieuses par jour', confie-t-il. D'après le praticien, la majorité des femmes vivant dans les zones inondées souffrent d'infections vaginales. Une situation qui est causée par le manque d'hygiène corporelle. Selon lui, la plus fréquente de ces infections vaginales qui affectent les femmes de la banlieue est le germe pathogène, un champignon appelé ‘candida albicans'. Il s'attaque aux organes génitaux provoquant des démangeaisons, mais le danger est que ces microbes sont facilement transmissibles par l'usage commun des serviettes, des éponges et autres sous-vêtements. D'après le médecin, la recrudescence de ces cas d'infections dans les zones inondées s'explique par la non-évacuation des blocs sanitaires des maisons. ‘La femme est très sensible, même en temps normal. Elle doit prendre soin de ses parties intimes pour ne pas attraper d'infections. Malheureusement, pour celles qui ont été victimes des inondations, les moyens de se protéger font défaut', renseigne le médecin. Aussi, Momar Niang estime qu'après chaque hivernage, l'Etat doit prendre les mesures idoines pour permettre aux victimes d'inondation d'assainir leurs blocs sanitaires afin de pouvoir préserver les femmes de certaines ‘maladies honteuses'.
Par ailleurs, les statistiques de l'Organisation mondiale de la santé montrent que, aujourd'hui en Afrique, plus de 75 % des femmes ont une fois fait une mycose vaginale et 40 à 50 % d'entre elles ont eu au moins 2 à 3 épisodes de l'infection. La tendance est actuellement à la hausse avec 10 à 20 % des femmes qui font des candidoses vaginales à répétition et 20 % qui sont porteuses de la maladie sans présenter des signes cliniques. Aussi, pour éviter les infections vaginales, les experts en santé sexuelle recommandent aux femmes une bonne hygiène corporelle. Pour épargner la gent féminine de ce malaise, les femmes doivent porter des vêtements propres et bien secs. Les régions vulvaires et les plis inguinaux doivent être soigneusement séchés après le bain et les sous-vêtements doivent être bien séchés, de préférence au soleil.